Introduction
Le guide Étudier les génocides présente neuf génocides reconnus par l’ONU, le Canada ou le Québec. Découvrez ici le cas du génocide des Premiers Peuples au Canada, présenté à travers quatre sections : la première section met en contexte l’étude à l’aide d’une carte, de faits saillants et d’une chronologie; la deuxième propose une problématisation du cas étudié ; la troisième examine les éléments essentiels du contexte historique ; et la quatrième section décrit le génocide selon les six étapes du processus génocidaire.
Extrait d’un témoignage
"Tous les membres de ma famille ont fréquenté le pensionnat . . . . Chacun d'entre eux a fait l'expérience d'une institution qui a essayé de gratter l'Indien de leur intérieur, et ils sont revenus dans le bush et la rivière à vif, endoloris et douloureux. La douleur qu'ils portaient était invisible et inexprimée. Elle s'est infiltrée dans leur esprit, suintant son poison et les empêchant de voir les incroyables propriétés curatives de leurs coutumes indiennes".
Extrait du témoignage de l’auteur et journaliste ojibway Richard Wagamese


Ligne du temps
Faits saillants
- Mise en œuvre par le gouvernement canadien d'une politique d'assimilation forcée des peuples autochtones du Canada visant à détruire leur organisation sociale, politique, territoriale et culturelle, ainsi que leur autosuffisance alimentaire. La loi sur les Indiens, la création de réserves et le système des pensionnats autochtones ont été les piliers de cette politique
- Stérilisation forcée de milliers de femmes autochtones
- Violences répétées contre les femmes et les filles autochtones et les membres de la communauté bispirituelle, lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre, queer, en questionnement, intersexuelle et asexuelle (2SLGBTQQIA).
- Le retrait de milliers d'enfants autochtones de leur famille par les services de protection de la jeunesse. Ces enfants ont ensuite été proposés à l'adoption ou vendus
- La mise en œuvre de cette politique d'assimilation forcée a entraîné la mort de milliers d'autochtones.
- Dans les territoires qui constituent aujourd'hui le Canada
- Depuis le début de la colonisation européenne, qui s'est intensifiée au 19e siècle.
- Les acteurs accusés de génocide sont le gouvernement canadien, auquel les peuples indigènes étaient soumis, les églises chrétiennes impliquées dans la gestion des pensionnats, et les gouvernements provinciaux (en particulier à partir des années 1950).
- Les victimes étaient principalement les Premières nations et les Inuits, qui vivaient sur le territoire depuis des milliers d'années. Les Métis ont également été victimes de génocide
L'histoire complète
Nous avons élaboré un document complet qui présente et résume l’ensemble du récit. Veuillez le télécharger, l’imprimer et l’utiliser à des fins d’enseignement et d’étude.
Images
Témoignages
Ils ont pris nos vêtements et nous ont donné d’autres vêtements... nous avions tous la même apparence. Nos cheveux étaient tous coupés de la même façon, avec une frange, courts et droits, à la hauteur de nos oreilles... Ils ont pris nos mocassins et nous ont donné des souliers. Je n’étais qu’un bébé, et je ne portais pas de souliers, nous portions des mocassins. Notre identité nous a immédiatement été enlevée lorsque nous sommes entrés dans ces écoles.
Témoignage de Doris Young, une survivante du pensionnat Elkhorn, qui a été en activité de 1888 à 1949 au Manitoba
Nous étions emprisonnés sans autre raison que celle d’être un Indien. Nous étions privés des soins, de l’amour, de l’attention et des conseils de nos parents pendant les années les plus cruciales de notre enfance. Cette étape de vie où nous aurions pu acquérir les compétences essentielles pour être de bons parents et les valeurs familiales a été perdue pour toutes ces générations ayant fréquenté les pensionnats, ce qui a entraîné des conséquences qui nous affligent encore et qui continueront à avoir des incidences sur nos populations et nos collectivités.
Témoignage de Fred Kelly, membre de Midewin, la société de la Loi et de la Médecine sacrées des Anishinaabe et survivant des pensionnats de St. Mary’s de Kenora en Ontario, et de St. Paul en Saskatchewan