Enseigner les génocides n’est pas une tâche facile. Très souvent, certaines craintes empêchent les enseignantes et enseignants d’aborder de front ce thème sensible, comme la peur des réactions des élèves envers les crimes dont ils feront l’étude et le racisme et la haine qui s’y expriment. Pourtant, enseigner les génocides est extrêmement important pour former des citoyennes et des citoyens outillés pour bâtir un meilleur vivre-ensemble, tant à l’échelle locale que mondiale. Pour prévenir d’autres génocides, il ne suffit toutefois pas de
« retenir les noms des génocides », mais bien de comprendre ce phénomène complexe. Les outils que vous trouvez sur ce site proposent une approche comparative, socio-historique et éthique de ces tragédies.
« Retenez les noms des génocides pour qu’en votre temps vous n’ayez pas les vôtres » [traduction]
Extrait de G. Miron, L’homme rapaillé (Éditions Typo, 1996, p. 172)
Après de nombreuses années consacrées à la recherche sur l’enseignement des génocides et du racisme, nous avons développé une approche pour l’étude des génocides. Cette approche est interdisciplinaire, s’inscrivant dans les disciplines de l’histoire, la sociologie et éthique, et antiraciste, cherchant à mettre l’accent sur l’idéologie raciste qui se trouve à l’origine de tout génocide. En abordant ces thèmes sensibles en classe, nous voulons contribuer à la compréhension de ces enjeux par les élèves et à leur préparation à la vie citoyenne présente et future.
Sivane Hirsch est professeure à la Faculté des sciences de l’éducation à l’Université Laval. Elle s’intéresse à la prise en compte de la diversité ethnoculturelle et religieuse à l’école, tant dans les pratiques enseignantes que dans le système scolaire plus largement. Ses projets de recherche questionnent le rôle social que joue l’école en abordant les thèmes sensibles tels les génocides et le racisme dans le programme Culture et citoyenneté québécoise, et en adoptant des pratiques pédagogiques favorisant le dialogue.
Sabrina Moisan est professeure à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke. Ses recherches sont ancrées dans une théorie critique et se concentrent sur la promotion d'une démocratie pluraliste et axée sur la justice. Ses projets de recherche récents portent sur la multiperspectivité, l’autochtonisation de l'enseignement des sciences sociales et l'enseignement de thème difficiles et délicats tels que le génocide et le racisme. Ses travaux portent également sur l’impact des identités collectives sur l'enseignement et l'apprentissage de l'histoire dans les écoles secondaires.
Audrey Bélanger est professeure à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval. Elle est spécialiste de l’enseignement de la lecture de la littérature et de la relation de complémentarité avec l’étude de l’histoire pour aborder des thèmes sensibles, dont l’Holocauste. Cette réflexion est réinvestie et se poursuit notamment dans les travaux qu’elle mène sur l’étude des génocides à travers la fiction et les témoignages écrits. Pendant près de 20 ans, elle a enseigné dans des contextes scolaires variés, ce qui a alimenté sa réflexion sur l’usage de la littérature à des fins critiques et citoyennes. Ses intérêts de recherche l’amènent aussi à s’interroger sur l’apport de l’approche culturelle de l’enseignement.
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